Matière à réflexion...
Dans le précédent mediarte magazine, j’avais exprimé une grande incertitude quant à la poursuite de la Mediacademie, nous en savons plus à présent. Nous étions inquiets à juste titre; dès 2020, notre nouveau ministre flamand des médias, Benjamin Dalle, ne prévoit plus de moyens financiers pour la Mediacademie.
...dans le cadre de la Mediacademie, de nombreuses formations professionnelles sont proposées aux journalistes des entreprises des médias. Ces formations sont certes de grande valeur, mais il est mis fin à leur financement par le biais des subsides.”
Ces six dernières années, nous avons pu bénéficier des impulsions à la formation accordées à notre secteur par plusieurs ministres des médias.
En tant que responsable du département audiovisuel de la Mediacademie, mediarte ne s’est pas uniquement concentré sur l’organisation de formations ou le paiement des primes à la formation aux employeurs, aux individus et aux indépendants. Nous avons également donné la priorité aux actions de sensibilisation et offert un soutien sur le plan du contenu et de la logistique aux entreprises souhaitant sérieusement se consacrer à la formation de leurs travailleurs. L’impulsion (moyens financiers) à aller plus loin dans cette direction s’en est allée par la décision du ministre Dalle.
Dans le secteur audiovisuel, une plus large prise de conscience de la formation s’est établie, mediarte a maintenu une belle collaboration avec la EBU Academy, nous avons diffusé un magazine apprécié pour sa valeur et nous avons vu (et constaté) l’augmentation constante du nombre de visites de notre base de données des formations sur notre site web.Toutes ces réalisations dont nous sommes très fiers, mais nous étions encore loin de la ligne d'arrivée.
Le Learning Development System en ligne que nous développons actuellement, en même temps que les actions énumérées ci-dessus. Nous venons d'atteindre la vitesse maximale. Maintenant, tout est en remis en question à cause de cette décision du ministre. Et si vous restez immobile lorsque vous grimpez à vélo, le risque de chute est très élevé.
Et puis, il ne s’agit pas tant de mediarte elle-même, mais de ceux pour qui mediarte travaille: les individus du secteur audiovisuel, cinématographique et numérique. Dans la note de politique générale du ministre, j’ai lu qu'il souhaitait poursuivre l'application de la Charte Sociale des Médias, estimant que cette charte constituait une ligne directrice pour un environnement de travail viable dans le secteur des médias en Flandre. Je ne peux qu’applaudir et être en accord avec cela, mais la réalisation des objectifs de cette charte est un travail ardu, quotidien; et parfois un être humain peut même se sentir découragé.
Les résultats de notre enquête mediasensor sont entre-temps connus et nous avons constaté que les travailleurs du secteur audiovisuel sont encore très engagés dans leur métier et trouvent beaucoup de plaisir dans leur travail. Mais, entre autres à cause de la forte charge de travail et de la charge mentale élevée, le besoin de récupération demeure important dans le secteur audiovisuel. Pour y remédier, mediarte souhaite investir sur l’augmentation de l'utilisation des compétences et sur l’amélioration de l'organisation du travail. Afin de limiter le besoin de récupération, le rythme de travail doit être réduit. Nous ne pourrons plus travailler sur ce plan dans le cadre des formations de la Mediacademie, mais nous espérons que le ministre sera prêt à effectivement contribuer dans le cadre de nos initiatives à cet égard.
“Mettre l'accent sur la qualité et l'innovation est un concept vide si l'attention accordée au bien-être est insuffisante.”
Il est en effet crucial que la qualité de nos productions audiovisuelles soit une grande priorité, que l'innovation joue un rôle très important à cet égard, d’autant plus pour résister et se maintenir sur le marché international; pourtant, j’estime que ces concepts sonnent creux si l’on ne prête pas suffisamment attention au bien-être des personnes qui peuvent rendre tout cela possible.
Cependant, ne nous plaignons pas et ne succombons pas au complexe de Calimero, mais continuons à croire en notre propre force. Le secteur audiovisuel se développe et s’épanouit plus que jamais.“When something’s good, change it!”, cette phrase a été le point de départ d'une séance de réflexion de deux jours au cours de laquelle mediarte a été invité à réfléchir à la redéfinition de l'Assemblée annuelle de l’EBU Academy. Je veux y croire.