Dans le cadre du pronostic des compétences dans le secteur audiovisuel et digital, mediarte a interrogé le secteur sur la manière dont celui-ci allait expérimenter certaines évolutions en son sein. Les domaines de transformation proposés étaient les suivants:
- La transformation digitale
- L’économie circulaire et neutre en carbone
- La relance après le Covid-19
Le secteur audiovisuel et numérique est un vaste secteur et afin d’en refléter une image précise, nous l’avons subdivisé en 4 activités principales:
- Chaînes (TV (en ligne), radio (en ligne)
- Maisons de production (cinéma, télévision, animation, film d’entreprise)
- Entreprises de services/facilitaires : (studio, location, post-production)
- Entreprises digitales (web, gaming, applications)
En outre, nous avons également tenu compte des différentes formes d'organisation du travail présentes dans le secteur. De cette manière, nous pouvons également sonder l'expérience des indépendants sans personnel ou des salariés sous contrat d’intérim ou à durée déterminée. Les établissements d'enseignement proposant des cours/formations directement liés à notre secteur ont également été interrogés.
Un rapport détaillé sera publié à la fin de cette d’année. Nous pouvons d’ores et déjà communiquer un certain nombre de lignes directrices de cette enquête. Celle-ci sera suivie d'un workshop où nous élaborerons ensemble avec le secteur des stratégies afin de répondre à ces évolutions.
La transformation digital: it's all about the data
Les chaînes TV/radio et les entreprises digitales voient beaucoup d’opportunités dans le domaine des évolutions numériques. La plupart des maisons de production et les entreprises facilitaires sont positives mais partagent moins l'enthousiasme. Le Big Data en particulier aura un impact majeur sur notre secteur et assurément pour les diffuseurs radio et TV. Selon les entreprises numériques et l’enseignement, seule l'IA gagnera un peu plus en importance. Au-delà de ces deux transformations, l'automatisation sera importante pour tout le monde. Le RGPD et la cybersécurité sont considérés comme moins importants en termes d'influence.
Les répondants se considèrent, ainsi que leurs collègues, comme très capables de répondre à ces évolutions. Le dirigeant direct, définissant les objectifs stratégiques de l'entreprise ou du client, est également suffisamment attentif, et dispose de la connaissance requise concernant les évolutions digitales importantes. Ce n'est que dans l'accomplissement des tâches quotidiennes que trop peu d'attention est accordée à la transformation numérique.
En plus des opportunités résidant dans l'IA et le Big Data par exemple, vous ne pouvez pas ignorer le fait qu'il existe également de nombreuses questions sans réponse à propos des bouleversements technologiques. Transparence, éthique, etc...
L'économie circulaire et neutre en carbone: suffisamment d'opportunités mais trop peu de connaissances
L'ensemble du secteur est relativement unanime sur le fait que les développements dans ce domaine sont plus susceptibles d'apporter des opportunités que des menaces. L’impact le plus important est attendu d'une mobilité plus durable. Seul l’enseignement attend plus de résultats en se focalisant sur l’afflux général (électronique durable, économie de partage, stratégie cloud / serveur local). En outre, les économies d'énergie sont également considérées comme une stratégie importante (LED et électricité verte).
Or, il y a encore trop peu de connaissances dans le secteur pour être compétitif en la matière. Une nouvelle fois, les répondants considèrent leurs propres connaissances comme étant suffisantes. Mais du côté des collègues, du management et des objectifs stratégiques, c'est plutôt insuffisant. Le plus grand problème réside dans le manque d'attention envers l'économie circulaire et neutre en carbone lors de la mise en œuvre et de l'exécution de nos tâches quotidiennes.
En raison du focus important accordé par la politique (européenne) à l'écologisation, le secteur audiovisuel ne peut pas se permettre de rester à la traîne à ce niveau. Il y a une réelle opportunité d’endosser un rôle exemplaire.
La reprise après Covid-19: le secteur est prêt
Les diffuseurs et les entreprises digitales voient peu de problèmes liés à la relance après le Covid-19. Les maisons de production et les entreprises facilitaires sont plus prudentes mais toujours positives. Auprès de l’accélération de la digitalisation, le travail à domicile est particulièrement perçu comme quelque chose qui doit rester. Pour les maisons de production, cela va de pair avec une organisation du travail plus flexible, mais les entreprises numériques ne suivent pas. Le secteur ne croit pas vraiment à l'instabilité politique/sociale et on ne s'attend pas non plus à beaucoup de changements en matière d'équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
Le secteur dispose des connaissances requises pour se concentrer sur la reprise après le Covid-19. Les connaissances ne manquent pas parmi les personnes interrogées, les collègues et le management ; et stratégiquement et sur le plan opérationnel nous considérons nos entreprises comme tout à fait aptes à traverser cette crise.
Étant donné la nécessité de trouver une solution commune (voir e.a. le protocole du film), il y a eu plus de communication et de concertation entre les différentes parties. Ce qui a mené à un dialogue qui n'avait jamais été établi avant.
Réticence des employés avec des contrats temporaires
Malgré le fait que le secteur envisage généralement les développements à venir positivement, les salariés sous contrat temporaire sont nettement moins confiants. Surtout pour la reprise, des réserves sont émises et la transformation numérique n'est pas unanimement perçue comme étant positive.
Il y a tellement de changements en digital que cela peut m’offrir des opportunités (en tant que jeune). Ce qui, en revanche, peut constituer une menace, car vous DEVEZ rester dans le coup. Vous avez besoin de pas mal de connaissances.