In the picture - Voice Director / Voice Coach

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Le métier du/de la Voice Coach ou Voice Director est peu connu, et pourtant en vogue, et très recherché. Quel est ce métier qui est crucial dans le secteur de la pub radio mais aussi du podcast ?

Le Voice Director exerce pour moi le même métier qu’un réalisateur de films, mais pour le son. Il conseille la production.

— Thierry Van Durme

Comment es-tu arrivé à exercer ce métier ?

Thierry: "Je suis initialement musicien professionnel. J’ai commencé dans les studios quand j’avais 18 ans. J’y ai beaucoup travaillé comme guitariste et arrangeur. Je travaillais sur des pubs, je créais des bandes sonores pour différents studios à Bruxelles. J’ai fini par racheter le studio pour lequel je travaillais, Dr Swing. Seule la musique et les voix chantées m’intéressaient alors, pas les voix parlées. Jusqu’à une certaine session à laquelle j’ai assisté: il fallait enregistrer 10 pages de texte en anglais pour un médicament. J’estimais 2 jours d’enregistrement pour cette déclamation de formules chimiques. On a mis 1h30, j’étais bouche-bée. Je me suis dit qu’il fallait absolument que j’apprenne comment faire."

Quelles sont tes activités chez Sonhouse ?

Thierry: "Je travaille comme Voice Director pour les pubs et pour les doublages. Je m’occupe aussi de la supervision des musiques orchestrales et big band pour les bandes sonores des films."

"Pour les pubs, je m’occupe du casting et du Voice Coaching/Directing. La production, elle, s’occupe du budget. Le Voice Coach et le Voice Director exercent pratiquement les mêmes fonctions, mais je vois le métier de Voice Director comme de la réalisation sonore plutôt que purement du Voice Coaching. Le Voice Director exerce pour moi le même métier qu’un réalisateur de films, mais pour le son. Il conseille la production : « dans un monde idéal, voici ce dont on a besoin pour réaliser notre idée créative »."

"Chez Sonhouse, nous réalisons la plupart du temps les idées créatives des clients. Les clients nous amènent un script, nous leur proposons la meilleure façon de l’interpréter. On conseille sur le texte, mais aussi la musique de background, le type de voix, de bruitage, etc."

Peux-tu nous décrire la journée d’un Voice Director & Voice Coach ? 

Thierry: "Le Voice Coaching/Directing fait pour moi partie intégrale de la réalisation sonore. La voix, qu’elle soit parlée ou chantée, fait partie d’un tout: elle a sa place dans une bande sonore. Le Voice Director travaille d’abord sur le texte du client. J’ai une règle : quand je lis un texte, je dois avoir le son dans ma tête. Sinon, c’est que le texte ne fonctionne pas. La plupart du temps, cela s’avère juste. Je propose des reformulations aux clients pour que le texte fonctionne mieux, que ce soit au niveau sonore ou culturel. Chez Sonhouse on fait des pubs en néerlandais, français, anglais, allemand et même plus. Il faut que le texte tienne la route dans chacune des langues: ce ne sont pas les mêmes références culturelles. Ce n’est pas une traduction littérale, c’est à chaque fois une adaptation. C’est un énorme travail. Ensuite il faut mener le casting : trouver les voix les plus appropriées pour le spot."

"Puis on passe au travail en studio. Je commence par préparer les comédiens sur la description du contexte, l’interprétation. Quand on est prêt, on passe à la session d’enregistrement. C’est de la direction d’acteurs, cela doit être simple et efficace. Il faut des instructions précises. Si je dis au comédien « plus d’émotion » par exemple, ou « plus ensoleillé », c’est vague. Je dois lui parler en termes techniques : « plus haut », « plus vite », « moins fort », « virgule », « point », …  C’est hyper précis. Les clients suivent aussi les sessions, ils donnent leur avis, mais ils ne sont pas capables de communiquer en termes techniques vis-à-vis d’un comédien, d’un musicien, d’un technicien. C’est notre job."

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Quelles sont les compétences requises pour exercer le job ? 

Thierry: "En Belgique, la plupart des bons Voice Directors viennent d’un background musical, d’un background technique (ingénieur du son, etc), ou encore d’un background de philologie mais avec une connaissance de la musique, en amateur par exemple. Il faut le bon amalgame de compétences. Le Voice Director doit connaître cet instrument qu’est la voix. C’est une connaissance technique: la voix est une vibration dans un coffre sonore. Il doit situer cet instrument dans son environnement. Qu’on travaille sur une scène ou dans un studio, on va utiliser l’instrument d’une façon totalement différente. Le Voice Coach doit aider le comédien à ce niveau, de façon très précise."

"Il doit aussi être au courant de tout l’aspect technique du texte : « est-il bien ou mal ponctué, où respire-t-on, où le son doit-il monter, descendre, et pourquoi ? », etc. Tout cela par rapport au reste de la bande son. S’il y a une musique, une voix chantée en-dessous de la voix parlée, il doit situer la fréquence de la voix chantée et celle de la voix parlée."

"Il doit proposer des solutions. On est toujours limités dans le temps pour un spot :  30 secondes, ce n’est pas 31 secondes. Si on est arrivés à 37, que fait-on de créativement intéressant pour gagner 7 secondes ?"

"Le Voice Director doit savoir à quoi servent les machines dans les studios. Comme un réalisateur parle à un caméraman, le Voice Director doit pouvoir parler à l’ingénieur du son. Il ne place pas le micro, mais il doit savoir s’il est bien placé. Pour faire ce métier, il faut adorer les studios. On y passe beaucoup de temps !"

Il n’y a pas d’école de Voice Directing ou Voice Coaching en Belgique, est-ce un métier qu’on apprend sur le terrain ?  

Thierry: "Il faut une certaine aptitude, c’est inné. On ne peut apprendre sur le terrain que 15 à 20% du job. Il faut d’emblée « sentir », avoir sa vision du travail final, comme un réalisateur. C’est pourquoi l’amalgame de connaissances en musique, théâtre, langue et technique est important. Après, le reste, comme pour tout, ce sont les kilomètres !"

Tu travailles dans plusieurs langues ? 

Thierry: "En Belgique, la plupart des pubs se font dans les deux langues nationales, donc c’est mieux de pouvoir travailler dans plusieurs langues. Mais il n’y a pas de règle."

Est-ce que tu as audioreel, une démo ? 

Thierry: "J’exerce ce métier depuis le début des années 90, j’ai déjà pas mal de jobs à mon actif. C’est bien d’avoir un showreel, un site, mais chez nous le travail arrive beaucoup par bouche à oreille."

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