mediarte et SBC se sont entretenus avec le DOP Frank van den Eeden à propos du passé et de l’avenir, de son approche personnelle des projets et de l’importance pour lui de la collaboration sur le tournage. La carrière impressionnante, aux multiples facettes de cette personnalité intègre est grandement estimée par ses collègues DOP’s et son travail a déjà été récompensé à de multiples reprises tant au niveau national qu’international. Frank est surtout connu pour son travail avec les réalisateurs Fien Troch, Nanouk Leopold, Jan Verheyen et plus récemment avec Lucas D’hondt. Le long métrage 'Girl' a été récompensé par quatre prix au Festival de Cannes 2018, parmi lesquels la 'Caméra d’Or' et a failli être nominé aux Oscars pour le prix du Meilleur Film Etranger en 2019.
Pouvez-vous décrire votre carrière depuis le tout début jusqu’à où vous vous trouvez maintenant en tant que DOP?
“Nous retournons alors plus de 20 ans dans le temps vers la période, entre-temps presque oubliée de “l’analogue”. La période où ‘Super 16’ était la norme. J’ai suivi une formation en réalisation à St Lukas, Bruxelles, que j'ai moi-même pu transformer en un cours de caméra, option qui n'existait pas vraiment à cette époque. J’ai reçu à ce moment-là des cours intensifs de mes mentors Willy Stassen et Walter Van den Eynde et je leur en serai éternellement reconnaissant.”
“Après mes études, j’ai suivi la période de rodage plutôt classique. Cela signifiait un peu moins de deux ans de travail d’assistant auprès de divers départements caméra et lumière. Mais déjà très vite, il est devenu évident que pour moi il s’agissait du travail de DOP. J’ai commencé à tourner des tas de court-métrages en tant que caméraman. Au bout de 4 ou 5 ans, les missions sont passées de manière organique des court-métrages aux films de fiction, pour finalement aboutir aux longs métrages. Je suis encore aujourd’hui principalement actif dans ce domaine.”
Qu’est-ce qui vous a incité en tant que jeune homme à choisir la voie du langage de l’image et le travail à la caméra?
“Ce qui m’y a poussé exactement est difficile à définir. Mais depuis mon enfance, cela a toujours été feu et passion pour le film. Je suis un enfant des années 80 et j’ai regardé énormément la télévision, des quantités ridicules de films sur VHS, tout cela combiné avec des visites plus que fréquentes au cinéma. Au fond, j’ai toujours voulu être réalisateur car j’étais convaincu que le réalisateur faisait tout d’un film (rire). Plus tard j’ai réalisé que la contribution et la responsabilité du caméraman était beaucoup plus importantes que je ne le pensais initialement, ce qui m’a finalement poussé à opter pour le rôle de DOP.”
La période VHS a eu une influence pour beaucoup de gens de votre génération. Quelle oeuvre audiovisuelle avez-vous le plus retenu en termes de storytelling et/ou travail à la caméra?
"Ça reste encore toujours 'The Shining' (1980) de Stanley Kubrick, que j’ai vu à un âge bien trop jeune (rire) et qui a laissé une forte impression. C’était un film très spécial pour moi, formellement extrêmement peu orthodoxe. La fait que le film visuellement ne ressemblait pas à un film d’horreur classique m’a laissé un sentiment de forte insécurité. Des codes totalement nouveaux étaient utilisés en termes d’image, qui entre-temps font aussi partie de l’histoire du film. La steadicam a été spécialement développée pour ce film et c’était révolutionnaire à l’époque. La lumière était aussi très ‘high-key’, ce qui était quelque peu atypique pour un film qui devait provoquer un certain sentiment d’angoisse. Je ne pouvais pas alors mettre le doigt sur comment ce film en particulier avait été réalisé, pourquoi Kubrick l’avait envisagé comme ça et comment. Si je revois le film aujourd’hui, je ressens encore toujours la photographie très radicale et novatrice, principalement sur le plan des choix de cadrages et de la longueur des shots. Là se situe la profondeur immense à laquelle mon propre travail se réfère.”
Le succès du long métrage “Girl” (2018) a t-il eu une influence sur vos projets futurs? Qu’en est-il advenu en 2019?
“Le succès national et international de 'Girl' (Lukas D’Hondt) a vraiment mis mon travail sous les projecteurs. Je n’oserais cependant pas dire que cela a complètement changé ma carrière et mon avenir proche. Il y a bien un changement très positif perceptible. Il y a beaucoup plus de demandes de la part des réalisateurs de me rencontrer personnellement. 'Girl' a atteint un large spectre de spectateurs (réalisateurs, producteurs, cinéastes) et l’effet de ce côté - la notion que ce soit à présent abordé artistiquement ou commercialement - commence seulement maintenant à arriver vraiment (plus de six mois après la sortie). Dans mon cas, il s’agit principalement de réalisateurs qui “voient quelque chose” dans un film, quelque chose qui les frappe et qu’ils peuvent lier visuellement et du point de vue du ressenti à leur propre projet futur. 'Girl' était un film très tactile, jouant très fort sur les émotions et la fragilité, d’une grande qualité de réalisme. Dans ce style, le film a clairement libéré quelque chose.”
Un autre projet se trouve actuellement en phase de post-production, 'Animals' (de Nabil Ben Yadir, production des Films du Fleuve). Un film à propos d’une mort brutale à Liège, basé sur des faits réels, qui est incomparable avec tout mon travail précédent. 'Zola' est aussi à l’agenda pour 2019. Une production hollandaise avec un formidable scénario, que j’attends avec beaucoup d’impatience. Pour 2020, ça bouillonne mais je ne peux pas encore en parler."
Vous avez récemment tourné le long métrage “De Patrick” avec le réalisateur Tim Mielants. Comment s’est déroulée cette collaboration?
'De Patrick' a été un très beau projet à faire ensemble avec Tim. (Tim Mielants est un réalisateur belge actif depuis déjà quelques années dans les grosses productions de télévision : Peaky Blinders - Netflix, The Terror - AMC et Legion - Fx network ne sont que quelques exemples de son large portfolio)
'De Patrick' est un projet entièrement différent de 'Girl', autant du point de vue du scénario que de la forme. Vous ne pouvez pas faire plus extrême dans les deux cas (rire) mais cela me permet de rester frais et précis. Cela me permet également de passer avec plaisir d’un tournage à un autre. Un film ne peut jamais être une copie de tout ce que vous avez déjà fait. Pour moi, cela ne peut jamais être une sorte de modus operandi où tout le monde attend que vous vous contentiez de bien maîtriser certains aspects de la réalisation d’un film. Ce n’est cependant jamais mon but de rechercher les différences extrêmes mais si je plonge avec Tim (Mielants) dans son écriture et que cela aboutit à quelque chose de totalement autre visuellement que par exemple 'Girl', alors j’adhère complètement à cela.”
Quelle est votre motivation la plus importante? Le passage entre différents jobs, des films aux publicités, est-il pour vous une nécessité? D’où retirez-vous le plus de satisfaction?
“Que j’aime faire des films je ressens cela comme une sorte d’évidence (rire). Mes motivations sont principalement le scénario et le déclic avec le réalisateur. Au niveau du contenu, je dois être titillé. A la lecture d’un récit, je dois être convaincu qu’il y a dedans un très bon film, aussi bien dramatiquement que concernant la forme. Je trouve la collaboration avec le réalisateur énormément importante. Vous avez des gens créatifs qui sur le papier ont des super bonnes idées mais qui s’avèrent dès le premier contact être des personnes très désagréables. Ceux-là, je leur souhaite bonne chance mais je ne plonge pas avec eux. J’essaie de sortir le meilleur des gens, ainsi je m’investis toujours dans une collaboration. Et j’attends à vrai dire toujours de recevoir quelque chose en retour, que les gens donnent le meilleur d’eux-mêmes.”
“Je pourrais parfaitement remplir ma vie sans les publicités, avec tout le respect pour le secteur et les personnes qui y sont actives, parce qu’en soi je m’amuse bien en tournant des publicités. Sans la fiction, j’aurais cependant moins de plaisir à faire mon métier car je peux là en retirer le plus de satisfaction. La technique est pour moi un moyen d’atteindre votre but ou votre concept. Une condition pour la satisfaction est d’abord et surtout une belle, profonde collaboration, le sentiment que vous êtes sur une même ligne. Si à la fin d’une production, vous vous regardez dans les yeux en étant conscients que tous les chances (et les risques) pris ont abouti à un produit final spécial. Ce moment me procure le plus grand bonheur.”
Quel a été votre plus grand défi jusqu’à présent?
“Le plus grand défi auquel je pense spontanément, est de pouvoir développer une sorte de “tranquillité” au fil des ans, ce qui fait que quand vous traversez des moments d’incertitude, vous pouvez dire en toute confiance et calme: “Ça va aller”. C’est pouvoir construire cette confiance et cela résulte en possibilités. Vous allez devoir oser prendre encore plus de risques, non pas pour aller contre un mur mais plutôt pour voir que ce que vous faites existe pour quelque chose, que vous tentez de découvrir des choses que d’autres réalisateurs ou collègues caméra n’ont pas sous la main ou qu’ils préfèreraient éviter.”
"A cela s’ajoute le fait que nous travaillons dans un secteur où vous êtes souvent loin de chez vous ou que vous travaillez très peu à la maison mais que vous travaillez des heures ridicules (rire). C’est donc loin d’être évident sur le plan relationnel. On demande beaucoup à son partenaire. Cela peut provoquer des problèmes et il n’est pas évident non plus de trouver un équilibre familial; étant donné les missions très diverses et les jours de tournage. Lorsque des cameramen se rencontrent, c'est toujours un sujet de conversation. Ce problème existe. Maintenant, si vous demandez à toutes ces personnes si elles voudraient en changer (de vie), vous obtiendrez toujours un «non».."
Une question souvent posée par la génération de jeunes aspirants DOP’s: Comment arrivent les missions directement chez vous? Pouvez-vous expliquer comment cela fonctionne et ce qui fait que vous choisissez un projet en particulier?
“J’ai un ‘track record’, une sorte de mini catalogue, de projets qui à un moment donné sont librement visibles. Les réalisateurs les regardent bien mais s’ils prennent contact avec moi, il arrive souvent qu’ils y fassent référence. S’ils me contactent, alors je sais d’avance qu’ils veulent vraiment collaborer ou que je fais partie d’un top 5 de personnes avec qui ils souhaitent peut-être travailler et avec qui ils testent pour voir si ça colle. Je trouve très difficile de formuler une réponse appropriée à la question de la jeune génération. Cependant, il y a peut-être un conseil en or que je trouve personnellement vraiment important: “Don’t be an asshole!”. Si vous avez la prétention de faire un produit artistique parmi un groupe de gens, vous devez aussi bien vous comporter, avec tout ce que vous avez et ce que vous pouvez. Le but commun est toujours de faire le film le meilleur possible. Vous ne pouvez pas réaliser cela si vous ne disposez pas des compétences sociales nécessaires qui vous permettent de pouvoir écouter et d’agir comme il faut. Ça reste un processus créatif dans lequel vous vous engagez et vous le dévalorisez de façon permanente en ne vous ouvrant pas à d’autres idées, vous réduisez la chance de vous voir proposer une nouvelle mission. Et cela nuit parfois au développement de votre carrière, même si vous êtes un excellent cameraman. Les compétences sociales sont incroyablement importantes et cela a toujours été le cas.”
"Vous feriez mieux aussi de ne pas tout voir en noir et blanc. Je travaille de préférence avec un réalisateur avec lequel je m’entends bien socialement et au niveau du concept mais vous avez parfois de petites divergences que nous pouvons régler, puis travailler avec quelqu’un d’indulgent et essayer de résoudre chaque conflit. Il s’agit de donner et de prendre et vous devez toujours oser défendre votre idée. Cela demande parfois un peu plus d’explication pour pouvoir rendre les choses plus claires pour les autres. “But, if you’re an asshole, I wish you good luck!” (rire).“
J'essaie de tirer le meilleur des gens, c'est comme ça que je travaille toujours en équipe. Et, en fait, je m'attends toujours à ce que je reçoive ça en retour, que les gens donnent le meilleur d'eux-mêmes.
Vous avez travaillé récemment avec des agents à Paris et outremer. Pouvez-vous décrire un peu plus cette collaboration?
“Avoir deux agents est un choix personnel; il se fait qu’ils sont actifs dans deux domaines totalement différents (‘corporate’ et ‘feature film’). Surtout, cela m’évite beaucoup de travail non créatif, ce qui me procure plus de temps et d’espace pour me focaliser vraiment sur les facettes artistiques, de contenu de mon métier.”
“Il s’agit de fiction, dans ce cas les agents ne me font parvenir en principe aucun film dont le réalisateur n’a pas d’intérêt à travailler avec moi. C’est presque impossible et je ne le voudrais pas non plus. Ils assument une sorte de rôle de facilitateurs, le rôle de mettre en place les premiers contacts et d’intervenir où et quand c’est nécessaire. C’est votre exposition personnelle et votre portfolio qui font que vous recevez des propositions. Le fait d’être affilié auprès d’agents ou d’agences ne fait pas en sorte que vous recevez plus de propositions de jobs.”
"Dans le circuit des publicités cela se passe autrement. Là, tu arrives directement dans un pool de cameramen très talentueux. Si les top créatifs d’une certaine maison de production ne sont pas disponibles, il se peut qu’ils disent: “Engagez Frank mais pour ce job, ‘let’s give it a try'.” Cela ne pourrait jamais être le cas pour un long métrage.”
"L’effet de 'Girl' ne m’a fait aucun mal au niveau international. Certaines demandes et propositions parviennent à mon agent aux États-Unis, principalement pour des séries américaines. Cette porte est donc pour le moment entrouverte. Mais la situation est quelque peu comparable à celle d’ici, non seulement le scénario doit être bon mais aussi le déclic avec les réalisateurs est crucial. Ce qui m’enthousiasme cependant moins, c’est la contrainte de temps appliquée aux Etats-Unis; cela doit aller vite, tu dois être immédiatement disponible. Les producteurs laissent peu de place pour appliquer mon approche ci-dessus, avant le début d’un tournage. J’aime prendre mon temps pour travailler sur un projet, jusqu’à ce que je me sente bien avec.”
“La part de scénarios qualitatifs que je reçois prend de l’ampleur et j’en suis énormément reconnaissant. Tout ce qui provient en plus de Paris ou des Etats-Unis rend ma situation seulement plus luxueuse et cela me permet d’être très critique dans le choix des projets. Je travaille très volontiers avec des réalisateurs belges et hollandais, parfois sur de très petits projets qui ont du potentiel et me procurent beaucoup de satisfaction. Je ne dois pas en soi me tourner vers l’étranger et je ne dis pas cela pour me montrer hautain, mais je prends simplement rarement des décisions impulsives (rire). J’attache beaucoup d’importance au ‘people management’ et souhaite toujours respirer tranquillement.“
Remarquez-vous une grande différence entre une production de film nationale et une co-production internationale?
“Ce que je vois surtout ces dernières années sur les productions internationales où beaucoup d’argent est investi, c’est que le DOP est montré comme: ‘You’re just the DOP’. Vous êtes absolument remplaçable, votre apport est bien apprécié mais vous sentez que que tous les regards ne pointent pas nécessairement dans la même direction pour atteindre le but final. En Belgique vous formez une sorte de triumvirat avec les acteurs et la technique, où vous sentez que vous faites quelque chose ensemble et où tout le monde se bat pour cela aussi. Sur les plus grosses productions, vous pouvez aspirer à ça mais il y a là tout de même une autre atmosphère. Des tas de décisions au niveau de la production sont faites au-dessus de vous et si vous avez l’habitude d’être toujours consulté sur le plan artistique et de la production, cela semble parfois très étrange. Car vous sentez que votre apport personnel peut faire la différence et amener une scène ou une séquence à un niveau plus élevé."
L’Association professionnelle hollandaise des DOP’s (NSC) a lancé début 2019 un manifeste. Les cameramen hollandais sont frustrés car ils ne peuvent pas exercer leur métier de façon optimale. Trop souvent, la période de tournage commence avant que le script soit prêt ou que son exécution soit plus clairement définie. Voyez-vous aussi en ce sens un glissement dans le paysage belge?
“Je ne remarque pas pour l’instant un glissement sur le marché belge; dans le sens de plus ou moins de ce qui est investi en termes de budget pour la préparation d’un film. Cela dépend fortement de la personne qui fait le film. A mon humble avis, il n’y a généralement pas assez de budget prévu pour la pré-production, qui est plutôt envisagé comme un budget forfaitaire. La préparation a cependant un intérêt fondamental afin de bien aborder une période de production.‘If you’re failing to prepare than your are preparing to fail’. ‘Si vous devez découvrir votre film artistiquement pendant que vous êtes occupés à tourner.’ Votre film est mis conceptuellement sur les rails pendant la préparation. Lorsque je lis le manifeste de la NSC, j’adhère complètement au fait que la préparation est une étape particulièrement importante dans le ‘workflow’ d’un film. Parfois il est plus intéressant de savoir ce que nous n’allons pas faire, quels sont les pièges potentiels pendant le tournage que l’inverse. Pour moi, cela a cependant toujours été le cas, depuis le tout début de ma carrière. J’ai toujours mis avant la discussion de fond et la pré-visualisation avec l’équipe technique et la régie, avant le premier jour de tournage.”
“Je vois chez mes collègues hollandais une sorte de réflexion sur la question que le film hollandais, en comparaison avec le film flamand, reçoit peu d’échos au niveau international. Ce qui est précisément à l’origine de ce fait est aussi un mystère pour moi. Ce qui est écrit dans le manifeste, n’est peut-être pas le remède des symptômes dont souffre actuellement le secteur du film hollandais. Ce dont je suis sûr, grâce à mon expérience personnelle, c’est que les ingrédients repris dans le manifeste sont tous nécessaires pour faire un film intéressant. Enlevez ça et vous n’y arriverez tout simplement pas.“
Qu’en est-il du statut social du DOP? Comment abordez-vous le facteur précaire de votre profession et les lignes directrices d’application dans le secteur du film?
“En ce qui me concerne, j’ai le plus beau métier au monde. C’est peut-être un cliché mais je ne vois pas mon job comme du travail, en même temps cela peut être lourd par moment: de longues journées de tournage, des mois parfois à l’étranger ou encore une incertitude latente quant à ce que l’avenir réservera, tout cela en fait partie.”
“Trouver tôt ou tard un équilibre entre travail et vie privée est important. Avoir trop peu de travail n’est pas agréable. Trop de travail et des journées de tournage trop longues provoque aussi rapidement des problèmes.”
“Je pense aussi qu’une partie importante de mon métier réside par exemple dans le fait d’établir et de suivre un planning réaliste et tenable.Les années durant lesquelles tu travailles jour et nuit en acceptant tout sont déjà loin derrière et sincèrement: “I don’t want to go back”. Qui peut après 15 heures de travail sur un tournage être encore précis et faire des choses intéressantes?”
“Un syndicat peut-il en ce sens signifier quelque chose? Pour diminuer la fréquence de ce genre de situation? C’est une question difficile, peut-être bien, mais un syndicat peut également être trop strict dans sa réglementation. Les accords sectoriels ne peuvent pas avoir un effet invalidant, la réalisation de films ne se fait pas de 9h à 17h, pas sur mes plateaux en tout cas. Je ne veux pas dire qu'aucun accord n'est nécessaire, dans de nombreux autres secteurs, il est agréable d'avoir une sorte de filet de sécurité, mais vouloir tout respecter à la lettre n'est pas toujours la meilleure option pour le film.”
Pour conclure, quel souhait Frank Van den eeden souhaite t-il réaliser? Un documentaire animalier sur les pandas ou bien réaliser un film de science-fiction?
“Seulement me focaliser sur des projets qui me tiennent fort à coeur c’est mon ultime souhait. La continuation de ce que je fais aujourd’hui au fond. Si je peux continuer à faire ces projets à ma manière, selon ma propre approche; mais au lieu de 50.000 personnes, en atteindre 50 millions, alors je suis un homme très heureux (rire).”